Extraits de nouvelle

Plus loin, tu regarderas.

La chaleur et la quiétude du rayonnement solaire rendaient le lieu agréable. Au cœur de la famille linguistique des Arawaks, des sourires sereins se dessinaient sur les visages. Les terres guyanaises sableuses aux ombres blafardes laissaient à imaginer une température chaude mais non caniculaire. La saison des pluies avait laissé place à la saison sèche.  Ce climat équatorial annonçait de bien beaux évènements à venir ; celui qui enthousiasmait le plus grand nombre était la ponte des tortues luth. Ces reptiles ovipares d’un bleu très foncé, à la démarche appuyée et lente, enchantaient les côtes du littoral. Ce spectacle embellissait l’environnement et mettait les cœurs des bambins en joie, chacun s’amusant à baptiser les tortues puis à les suivre dans leurs déplacements. (…)

À vos sarclettes

_ « Manuello, regardes nous faisons la une de la Dépêche » Dis-je avec un sourire tout à fait assumé.

_ « Comment ça nous faisons la une de la Dépêche, mais que dis-tu là Félicio ? Pour quelles raisons pourrions-nous bien faire la une ? Allons, je t’écoute… » Interrogé-je Manuello.

_ «  Hé, bien figures toi que Monsieur LAPARTUT a rédigé un article suite à l’évènement qui a eu lieu aux jardins partagés le week end dernier. Il ne s’est pas contenté de rédiger cet article : il a transmis au rédacteur en chef de la Dépêche. Et, je te le donne en mille : nous faisons la une. » M’exclamé-je ravi.(…)

L’amitié t’ouvrira la porte de tous les possibles

_ « Andros, peux-tu me passer le bloc note ? » dis-je avec fermeté.

_ « Comment ?… Quel bloc note ? Où ça ? » répond Andros.

_ « Devant toi. Sur la table, sous la bande dessinée » précisé-je.

Andros saisit le bloc note et se lève pour me l’amener sans rechigner. Andros est l’un des trois colocataires avec qui je partage la villa, rue des Acacias. C’est le plus jeune de nous tous. Il n’a que 21 ans, il est originaire de Cos, l’île grecque. Il étudiait à l’université d’Athènes jusqu’à l’année dernière. Grâce au programme Erasmus, Andros est venu poursuivre son cursus, ici, à Clermont-Ferrand.

C’est une chance que nous nous soyons rencontrés. Lui prépare des études longues en géologie : il s’est spécialisé en volcanologie. Moi, je suis en dernière année de gastro-entérologie.(…)

Le pingouin et la fourmi

En chemin, j’ai rencontré un pingouin qui disait à une fourmi :

_  « Bonjour Fourmi ? »

_ « Bonjour Pingouin, que me vaut ta présence ici ? »

Nous nous trouvions à quelques centaines de mètres de la côte de la Manche sur un sentier très arboré. Le chêne y était majoritairement représenté. En poussant un peu notre regard vers l’horizon, nous apercevions l’île de Bréhat.

_ « Et bien Fourmi, à vrai dire, j’ai quelque chose à te demander ? »

_ « Oui, très bien Pingouin, je t’écoute qui a-t-il ? »

_ « Ben voilà, Fourmi, je voulais savoir si tu connaissais les cadavres exquis ? »

Fourmi parue l’air tourmentée, gênée par l’intervention de Pingouin.(…)

Ce n’est pas une fatalité

« Oh ! Papy, c’est absolument terrible ce que je viens de lire. La rubrique des faits divers du journal la Dépêche informe qu’une femme âgée de 26 ans a été tuée par son conjoint par arme blanche après une simple dispute. Ce drame s’est déroulé dans la nuit de jeudi à vendredi. Aucun voisin ne s’est rendu compte de ce qu’il se passait dans leur immeuble. Papy, comment cela est il possible ? Dis-moi comment entre êtres humains de telles abominations peuvent exister ? » Demandai-je à mon grand-père paternel, Louis.

« Ma pauvre fillette, la rubrique des faits divers relate malheureusement, régulièrement, de très vilains drames. L’humain peut être capable du meilleur comme du pire. Le fait que tu viens de lire est l’expression de la violence conjugale la plus terrible, la plus condamnable. La lecture de ce type de faits divers bouleverse, elle met mal à l’aise. Généralement, nous éprouvons un profond sentiment de rejet à l’égard de l’agresseur et une immense tristesse à l’égard de la victime. Flora, ma petite,  je suis, toutefois, incapable de t’expliquer pourquoi un homme peut passer à l’acte ; un moment de folie à n’en pas douter. Mais, bien sûr, la folie ne s’exprime heureusement pas toujours de cette manière. Autre chose essentielle d’après moi, ces drames surviennent la plupart du temps sous l’effet de substances comme l’alcool ou certaines drogues. » Me répondit mon papy Louis.(…)